Eugène Maës

Poste : Avant-centre

Il est né le 15 septembre 1890 à Paris. Sélectionné en équipe de France à 11 reprises (1911-1913), sa carrière fut stoppée par la guerre. Avant de jouer au Red Star Amical Club  (1910-14), il avait porté les couleurs du Patronage Olier. Premier grand centre-avant français, Maës avait été surnommé "Tête d'Or" pour son jeu de tête inégalable : 3 buts pour le premier succès tricolore sur l'Italie   (4-3) à Turin en 1912. Au total, 15 buts marqués en équipe de France.

Mort en déportation le 30 mars 1945, il avait été blessé pendant la guerre 1914-18, comme il l'avait raconté dans une lettre adressée au journal Sporting en octobre 1914 : "J'ai reçu la visite d'une balle qui m'a perforé de part en part et qui est resortie plus vite qu'elle était entrée. Je mange et je fume comme si de rien n'était." Ce qui avait amené son entraîneur Roland Richard à faire ce commentaire ironique : "Merci beaucoup des nouvelles de Maës. Que va-t-il me rester avec un jeu aussi dur !" 

Eugène Maës restera à jamais le premier grand avant-centre du Red Star.

 

Red Star AC saison 1912-13 (cliché Rol/BNF)

MOREL-HANLON-RICHER-HAMON-MASSIP-GINDRAT-POULLAIN-FENOUILLERE-MAES

CHAYRIGUES

Red Star AC saison 1913-14 (cliché Rol/BNF)

CHAYRIGUES-GINDRAT-GAMBLIN-DEVIC-RICHER-MAES

FENOUILLERE-BOURGENO-MOREL-ROUCHES-HANLON

Comme de nombreux autres footballeurs, Eugène Maës a combattu pour la France

durant la guerre 14-18, récoltant plusieurs blessures (Coll. G. Saillant)

 Eugène Maës (cliché Rol/BNF)

 

Après la guerre, Eugène  va porter les couleurs du Stade Malherbe de Caen jusqu’en 1930. Dans le même temps, il prend la direction de l’école de natation Berteaux avant de la rebaptiser "le Lido" en 1920. Il en modernise l’infrastructure et crée des événements sportifs, comme la « Traversée de Caen à la nage » ou les « Régates de la Société nautique de Caen ». Maître-baigneur puis professeur de natation, Eugène Maës éduque des milliers de Caennais, de 1919 à 1940. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il résiste en continuant de former les jeunes Caennais à la natation, au sauvetage et au secourisme. Il sera arrêté à Caen en 1943 pour avoir critiqué l'attitude de la maîtresse du chef de la Gestapo. Il est déporté au camp de Compiègne où il mourra à l'âge de 55 ans.
Durant sa carrière il fut distingué à plusieurs reprises : il a reçu les médailles d’or et d’argent de l’Éducation physique, la médaille d’argent de l’Association des professeurs de natation de France et il fut médaillé d’or de la Fédération nationale de sauvetage et de secourisme.